Je le veux !

Etonnante scène qui met trois personnages en lumière, Jésus, la foule qui le suit et un lépreux. D’où vient-il et que fait-il ici, alors que la Loi le lui interdit ? (Mt 8, 1 – 4)

Ce lépreux n’a peur de rien, il brave la Loi et s’approche. Que peut-il perdre puisqu’il a tout perdu ? N’a-t-il pas au contraire la liberté de tout tenter, mu par la folle espérance de ceux qui n’ont plus rien ? Lui espère en quelqu’un.

Audace de l’approche, audace de la demande : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. » demande faite avec beaucoup de grandeur : « Il se prosterne. »

Demande qui produit le geste et la réponse de Jésus : Il le touche et lui dit : « je le veux, sois purifié. » Pas de dialogue chez Jésus, pas de réserve : rien !
Jésus répond immédiatement à la demande. Il lie le geste à la parole et sa parole accomplit la demande. Geste de re-création… Quand Dieu dit, cela est. (Gn ) Ce lépreux a reconnu en Jésus la puissance de la Parole créatrice de Dieu. Il est guéri.

Suit une longue exhortation au regard de la guérison si rapide. Jésus demande au lépreux d’accomplir la loi et donc d’aller se présenter au prêtre sans oublier l’offrande. Surtout qu’il ne dise rien ! Nouvel étonnement, ce silence demandé, cette volonté de garder secret ce que la foule na pas pu ne pas voir ! Qu’est devenue la foule ? S’est-elle dispersée en chemin, a-t-elle fui devant le lépreux… ou bien cette finale a-t-elle une portée théologique à découvrir ?

Ce n’est pas le miracle de la lèpre guérie qui témoigne de la puissance de Jésus mais la foi du lépreux en la puissance de la Parole qui témoigne de la personne de Jésus. Voilà pourquoi il faut accomplir les prescriptions de la Loi pour que la Parole soit accueillie. Pour nous aujourd’hui, même appel à la foi en la puissance de la Parole qui agit et même chemin d’obéissance aux observances chrétiennes comme lieu de révélation.

« je le veux, sois purifié !« 
Si nous nous approchons et nous nous prosternons,
demandons avec audace et Jésus nous fera grâce !