Pas d’opposition !
« Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse toute seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. » « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée . »
Dialogue si connu entre Jésus et Marthe qu’il semblerait ne plus rien avoir à nous dire mais, ce matin, encore laissons-nous accrocher par tel ou tel mot qui résonne au fond de nos vallées intérieures, vallées de larmes pour tant de ténèbres, parfois illuminées par des étincelles de vie comme celle de Ste Faustine fêtée en ce jour !
Est-ce l’agacement de Marthe ? « Ma sœur me laisse toute seule« . La sororité n’est jamais acquise, facile. Elle ne peut se construire sur le « faire pareil » ou encore le partage strictement égal des tâches.
L’altérité engendre la croissance de l’être, peut-être bien la seule chose nécessaire ?
Jésus pointe dans la parole de Marthe de l’inquiétude, de l’agitation. Marthe veut en faire beaucoup pour bien accueillir. Trop, c’est trop pour Jésus. Ce trop, ce « tout faire pour » ne produit-il pas l’inquiétude, l’agitation ? Un « Trop », un « tout faire » dans la pensée de Marthe, non accordé à l’hôte qui est là.
Ce que Jésus attend n’est pas une multitude de choses, mais une présence, une présence de l’être avec, peut-être bien la chose nécessaire pour faire grandir la relation et donc la paix. Regardons aujourd’hui la vérité de nos relations.
Comme pour mettre un point d’orgue au dialogue, Jésus affirme à Marthe que Marie a fait le meilleur choix. « Elle a choisi la meilleure part. »
Choisir suppose un discernement. Rien n’est dit de ce choix de Marie, de son cheminement intérieur pour avoir pris cette décision de rester là à écouter Jésus sans rien faire que d’écouter assise à ses pieds.
Choix de ne rien faire que d’écouter, voilà la meilleure part à l’instant où Jésus est là.
Une écoute amoureuse, qui immobilise n’est-ce pas la chose nécessaire qui dépouille en enrichissant de la Présence ?
Tout nous conduit à pressentir que l’unique nécessaire s’appelle « unité intérieure » qui, éclairée et informée par la lumière de foi, reconnaît Dieu sous le voile de l’humanité de Jésus que personne ne peut enfermer, détruire, lui qui est Vivant, au milieu de nous, aujourd’hui.