Sainte Bathilde ?
Sainte Bathilde, en ce 30 janvier. Nous fêtons sainte Bathilde et vous invitons à vous unir à notre prière.
Si vous lisez ce billet, vous connaissez au moins son nom puisqu’elle est la patronne de notre congrégation : Bénédictines de sainte Bathilde. C’est donc une grande fête pour nous, sœurs de sainte Bathilde et pour tous nos amis – lecteurs, et donc la vôtre.
Occasion de vous assurer de notre communion dans la prière et le labeur quotidien, dans la traversée de notre vie, d’une rive à l’autre, sous la guidance de l’Esprit, scrutant l’horizon du festin promis, table dressée par le Fils. En ces jours difficiles, les saints nous soutiennent vraiment. Alors demandons à sainte Bathilde le don de l’Esprit qui discerne et donne la force d’accomplir ce qui a été discerné. Et osons faire comme disait Ste Gertrude, bourse commune avec le Christ !
Allons plus loin, jusqu’aux lectures proposées par la liturgie : Pr 30, 10 – 31 ; Rm 8, 26 – 30 et Lc 12, 32 – 34.
Cette Parole de Dieu que Bathilde a su vivre, elle est pour chacun de nous au présent. La Parole fait ce qu’elle dit dans une vie qui s’y offre.
Les versets de la lettre de saint Paul aux Romains bouleversent : « L’Esprit se joint à notre esprit car nous ne savons pas prier comme il faut. L’Esprit intercède pour nous en des gémissements inexprimables. et Celui qui scrute les cœurs sait quelle est l’intention de l’Esprit ; c’est selon Dieu que l’Esprit intercède pour les saints. »
Arrêtons-nous à ces deux versets pour placer la fête de sainte Bathilde à l’ombre de l’Esprit qui intercède.
Ste Bathilde a œuvré en faveur des pauvres, des esclaves, des croyants, puis elle s’est retirée dans un monastère pour y finir sa vie dans la prière d’intercession.
L’Esprit intercède par les saints. Demandons les uns pour les autres, L’Esprit, l’Esprit de prière, l’Esprit d’intercession, l’Esprit qui gémit pour le monde.
Demandons cette grâce d’un cœur disponible et docile à l’Esprit qui s’appuie sur notre faiblesse pour faire remonter au Père le cri du monde, le cri des pauvres, le cri de notre humanité en douleurs d’engendrement.
Ici, deux routes :
– une de foi pure : accueil de l’Esprit qui frappe à la porte,
– une de surdité : orgueil de nous croire tout puissants !
Comment sommes-nous des femmes de la trempe de sainte Bathilde, pour employer le vocabulaire de saint Benoît que décrit encore le livre des Proverbes ?
Femmes laborieuses qui ne craignons pas la peine, femmes allant jusqu’au bout de nos responsabilités et procurant ainsi le repos à ceux qui nous entourent ; femmes habiles et discrètes, femmes silencieuses et intelligentes pour discerner et disposer de tout avec sagesse.
Oui, il faut bien du caractère, pour tenir, aujourd’hui, notre place de femmes, de sœurs, de consacrées, d’épouses, de compagnes, de célibataires, de femmes abandonnées, maltraitées, ou battues, bien du caractère, celui que l’Esprit forge de façon insensible mais incessante.
Il faut bien du tempérament pour oser la vérité, oser le combat spirituel, oser le dialogue, oser donner vie et oser la soutenir. Le trésor de nos vies n’est-il pas notre cœur où l’Esprit parle à notre esprit ?
Il faut du caractère pour être et se livrer sincèrement, passionnément, radicalement et sans retour ! Impossible sans l’Esprit donné à toutes et à tous, lui qui intercède pour nous en des gémissements inexprimables.
Il faut cette force de l’Esprit qui sème à tout vent les graines d’amour et de patience, de bonté et de pardon. Il faut cette constance pour porter la vie coûte que coûte, vaillamment, parce que notre corps est Temple de Dieu !
C’est là que nous sommes convoqués,
là que cette force de caractère
se laisse transformer du-dedans
bourse commune avec le Christ !