Pleine nuit ?
Jésus a livré son secret, sa prière au Père. Il poursuit sa mission, marche et parle : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit, pour lui demander… »
On imagine bien, par expérience ; fort heureusement quelque part, la fraternité, l’amitié ont goût d’hospitalité, d’urgence. Ne le perdons pas ce goût, même en pleine nuit !
Jésus va plus loin. « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »
Jésus a livré le secret du cœur de Dieu : il est Père. Ainsi, il donne accès à Celui que tout homme cherche, plus ou moins consciemment, en se cherchant lui-même. Jésus guide pas à pas l’homme vers sa Source.
Dans le prolongement des mots de sa prière, Jésus développe son enseignement, non sur la foi en tant que telle, mais sur l’être travaillé par la foi que trois verbes qualifient : demander, chercher, frapper. Trois verbes qui disent la confiance en soi, l’estime de soi. ne les aurions-nous pas perdus, enfouis, endormis ? Comment les retrouver en pleine nuit ?
Si la porte s’ouvre au sans-gêne, combien plus grande pour le fils que le Père attend.
Du pas de porte forcé par le sans-gêne à l’accès au cœur du Père céleste, il n’y a qu’un pas, celui d’oser chercher, d’oser demander, d’oser frapper : Un pas qui est abandon, simple ouverture à l’Esprit. Il souffle où il veut ou parfois lutte longuement, en pleine nuit.
Un bruissement suffit pour toucher l’invisible, l’au-delà de tout, et passer du visible à l’Invisible, du créé à l’Incréé, du présent à l’éternité, du fils au Père du ciel. Toujours en pleine nuit…
Apprendre à prier se conjugue alors avec trois attitudes de vie, trois dynamiques d’enfant : chercher, demander, frapper.
Apprenons à frais nouveau à vivre de ces trois capacités originelles de l’être bon, Filles, fils de Dieu, créés à l’image de Dieu, en pleine nuit !