Samedi en parabole !
Jésus raconte encore une parabole inattendue : un homme et son figuier sauvé par son vigneron : « Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. »
Jésus illustre, par cette parabole, une question qui fait scandale : « ces dix-huit personnes mortes écrasées par l’effondrement d’une tour, étaient-elles plus coupables ? Eh bien je vous dit : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Quels rapport entre un figuier qui ne donne pas de fruit et des morts, injustes ?
Bien compliqué à mettre ensemble, sur le plan humain : comparer la mort incompréhensible de personnes à un figuier qui ne porte pas de fruit ! Une fois encore, Jésus déplace les questionneurs, de la tête au cœur, du raisonnement à la réalité insaisissable, de la vie au sens de la vie, au secret de la vie.
Il appelle à porter du fruit par la conversion.
La mort scandaleuse n’a pas de sens, et il ne lui en donne pas. Il ne peut mettre du sens là où il n’y en a pas.
En revanche, il convoque à l’urgence de donner sens à sa vie, à lui donner sens pour qu’elle porte du fruit, par la conversion.
Il trace un chemin nouveau qui commence maintenant pour porter du fruit en temps voulu, il est impératif de changer quelque chose, par quelques coups de bêche et du fumier sinon c’est la mort.
Un an pour le figuier bien soigné d’un coup de bêche et de bon fumier ! Qui va bêcher notre arbre de vie ? Quel fumier mettre en abondance ? Et aurons-nous la patience d’attendre un an ?
Ne cherchons pas très loin, chacun peut donner un coup de bêche, et demander à son plus proche de l’aider ! Quant au fumier, la Parole, une parole, une présence qui interroge, un regard qui relève, un geste qui encourage… ça sent bon tout cela !