Une place?
Au moment de la séparation, Jésus veut rassurer ses disciples qu’il sent bouleversés, perdus, sans boussole. Il leur assure qu’il ne les abandonnera pas. Il les tourne une fois encore résolument vers le Père. « Je pars vous préparer une place. » « Dans la maison de mon Père, beaucoup pourront trouver leur demeure. » Mais ils ne comprennent pas.
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Tourner le regard vers un ailleurs inconnu demande beaucoup de foi, de force et d’espérance. Jésus connaît le cœur des hommes, il sait quelle opacité les freine, les empêche de courir sur les voies de la vie, sans savoir d’avance le chemin. Sa parole se fait douce, prudente, mais ferme. « »Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. »
Un des douze, Thomas ne bouge pas ; ses yeux de la foi ne sont pas encore ouverts à la réalité divine de Celui qu’il côtoie, de celui en qui il a mis son espérance. Il ne voit qu’un homme, un bon pasteur, un bon médecin, un bon maître, un bon pédagogue, mais il ne sait pas encore.
Jésus affirme alors sans plus de parabole : « Moi, je suis le chemin, la vérité, la vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
Quel éclairage apportent ces mots ? Avouons-le, sur la route escarpée de la foi, sont-ils seulement feux de position ? Le chemin semble bien caché, encore pour nous aujourd’hui malgré la victoire du Christ sur la mort.
Or nous avons la Parole et l’Esprit qui éclairent le pas à pas de nos existences sur le chemin de vie que Jésus est ! Grande lumière pascale qui n’éblouit pas mais brille inlassablement au fond des vallées comme au sommet des montagnes, au carrefour de nos choix comme au pied du mur de nos impasses. Ne perdons ni le nord, ni la boussole, mettons le cap sur le Visage du Ressuscité !