Heureux car invités !
Il faut être bien branché ce matin : Encore question de bonheur, un bonheur de table qui n’a pas ses convives affamés… Jésus est toujours à table chez un des chefs des Pharisiens, on lui parle, il fait scandale, étonne, suscite des remarques qui semblent bonnes :
Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu !
Lui ne l’entend pas ainsi et rétorque par une parabole surprenante.
« Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.”
Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. «
Entendons ces absolus : » tout est prêt, tous, unanimement« . Il ne manquait rien sauf la faim. La faim du corps, la faim du cœur, la faim de l’amitié, de la fraternité.
Alors, les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux réapparaissent, ceux qui étaient déjà l’objet de l’attention de Jésus : « Quand tu fais un repas de fête, invite les pauvres, les boiteux, les aveugles, et tu seras heureux parce qu’ils n’ont pas de quoi te rendre, et cela te sera rendu à la résurrection des justes.«
Ces pauvres, ces estropiés, ces boiteux, ces aveugles semblent donc la clé du bonheur : et ce bonheur se scelle autour d’un repas, unique, celui du Royaume, mais multiple, de chaque repas de fête sur terre, où les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles sont les hôtes.
Heureux le cœur qui soudain vibre à ces mots et se brise : chacun de nous est ce pauvre ou cet estropié ou ce boiteux, ou cet aveugle invité par le Maître, que son serviteur recherche avec inquiétude :
Chacun de nous ? Oui ! Tous et chacun unique. Tout est prêt pour nous guérir mais avons-nous faim, sommes-nous conscients d’être ce que nous sommes ? Rappelons-nous, faisons mémoire :
Heureux les invités au repas du Seigneur !
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir,
mais dis seulement une parole, et je serai guéri !