Nouvel « Aussitôt » !
Commencement du temps ordinaire : nous retrouvons pour cinq semaines, un temps dit ordinaire, celui de la vie de chrétiens renouvelés par la célébration du Mystère de l’Incarnation. Temps ordinaire qui sera extraordinaire d’amour à la mesure de notre foi et de nos pauses sous le figuier, nos pauses en duo « Emmaüs, nos pauses ressourçantes à inventer…
Jésus,lui, ne perd pas de temps pour manifester son autorité et enseigner le vrai pouvoir qui vient d’une puissance autre. En route pour découvrir la joie d’être enseignés et façonnés pour devenir ce que nous sommes réellement, fils et filles de Dieu !
Accueillons quelques mots de l’Évangile de saint Marc :
« Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là il enseignait. »
« Sa renommée se répandit aussitôt partout. »
Notre mot « aussitôt » revient deux fois, il nous retient. Tout chez Jésus semble écrit au coin de l’urgence : il enseigne, pas de repos, même le jour du sabbat.
« Aussitôt, le jour du sabbat », deux inscriptions dans le temps qui ne vont pas ensemble, à la lumière de la Création : « le septième jour, Dieu se repose« . Oui, le jour du sabbat est fait pour le repos. Or, ce jour-là Jésus marche, enseigne et guérit un homme saisi d’un esprit démoniaque. En écho, une parole répond : « Je ne suis pas venu abolir mais accomplir. »
Cet accomplissement passe par la lutte contre les esprits mauvais qui déshumanisent. L’autorité de Jésus ne force rien, elle ne s’impose pas, elle fait taire et rend à l’humain.
Jésus n’impose que le silence : temps de descente en l’être profond, lieu de l’image, lieu de la ressemblance, lieu de la filiation. Noël nous en a redonné l’accès par des sentiers de lumière sûre. Marche à l’Etoile.
Avec Jésus qui enseigne, allons sans peur sous le figuier silencieux, à ce silence révélateur de l’être profond, silence catalyseur de la conversion, silence salutaire. Il est pour nous encore malgré les sirènes médiatiques et les vacarmes des mécontentements, pire des guerres.
Cette descente dans l’être profond n’est en rien naufrage, refuge, malgré la peur de nous trouver. Cette descente fait advenir la Parole d’autorité : Parole qui nous rend à la liberté de créature.
Cette descente jusque dans le silence, dans ce « tais-toi ! » pour le moins violent et autoritaire, fait ce qu’elle dit : elle met en œuvre la vraie vie, puissance de transfiguration, de résurrection du Christ.
Silence : tais-toi !
Où résonne ce « tais-toi ! » en nous, aujourd’hui ?
Pour l’entendre réellement, Jésus nous redit : laisse-moi faire ! Ecoutons et laissons la Parole résonner en ce lieu de vie parfois si enfoui.
Laisse-moi faire !
Laisse-moi te faire taire pour te faire être !