Un autre pas !

Jésus passe la vitesse supérieure et invite à un pas de géant, en apparence. Pas qui pourrait paraître impossible au regard de la rencontre du jour. Mais regardons bien et écoutons avec le coeur car une question est posée, elle nous concerne tous, même si nous ne nous la posons pas franchement.

Jésus part de la question d’un jeune homme de bonne famille et de bonne volonté :
« Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? »
Il la déplace : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Il n’y a qu’un seul être qui est bon ! »
Déplaçant la question, il déplace le jeune homme. Il déplace le lieu de la rencontre.

Nous nous reconnaissons plus ou moins dans cette question… notre soif de savoir quoi faire de bon est grande, encore que bien des fois, nous ne savons pas pourquoi cette question nous habite, nous taraude. Sommes-nous sur la même fréquence que le jeune-homme ? Approprions-nous la question du jour pour suivre Jésus et voyons…

Le dialogue s’engage sur un ajustement de vocabulaire, ajustement apparent qui en fait est une remise en question : Jésus passe de « faire quelque chose de bon » à « un seul être est bon« . Du faire à l’être pour avoir la vie éternelle, en fait pour être vivant de sa vie. Qui nous fait vivre ?

Pour ce passage, il indique un chemin : observer les commandements, ceux connus, donnés.
Retour au faire, non plus comme quelque que chose de bon, mais comme passage pour entrer dans la vie, comme passage pour devenir, pour vivre du Seul être qui est bon, pour être de Dieu, participants de sa nature. Une fibre vibre-t-elle en nous ?

Oui, alors, en Dieu observer les commandements devient non seulement possible, mais comme impératif… de cette obligation d’amour qui brûle. C’est par Lui, avec Lui et en Lui que les commandements deviennent bonté en nous, par nous, avec nous et pour nous.

Découvrir le manque devient non seulement possible en Christ, mais là encore impératif.
« Que me manque-t-il ? » Cette question monte-t-elle irrésistiblement en nous ? L’accueillons-nous ?

Manque en chemin, manque qui murmure un appel, manque qui soulève une pierre, celle de l’avoir considéré comme le tout ?
Suivre le Christ jusqu’au dépouillement total, celui de l’amour sur la Croix, celui du sang versé, du souffle rendu, du côté transpercé, de la miséricorde plantée dans notre humanité parce que semée dans le cœur de chaque être est chemin qu’il propose au jeune-homme, en l’invitant à être de Dieu.

Choix libre jusqu’au bout :
le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.
A chacun de répondre, en toute liberté !