Pas d’opposition ?
« Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse toute seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. »
« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. »
Dialogue tellement connu entre Jésus et Marthe …
Laissons-nous accrocher par tel ou tel mot qui résonne au fond de nos vallées intérieures, illuminées par la vie du monde, du synode écoutons avec l’oreille du coeur mise en éveil par les rencontres avec Jésus des jours passés.
Est-ce l’agacement de Marthe ? « Ma sœur me laisse toute seule« . La sororité n’est jamais acquise, facile. Elle ne peut se construire sur le « faire pareil » ou encore le partage strictement égal des tâches.
L’altérité engendre la croissance de l’être, peut-être bien la seule chose nécessaire ? Où sommes-nous alors touchés dans notre quotidien ?
Jésus pointe dans la parole de Marthe de l’inquiétude, de l’agitation. Marthe veut en faire beaucoup pour bien accueillir. Trop, c’est trop pour Jésus. Pourquoi ce trop, ce « tout faire pour » produit-il inquiétude et agitation ? Nous interrogeons-nous sur nos trop .
Un trop qui pourrait bien ne pas correspondre à l’attente de l’hôte. Quelle écoute de celui-ci pour y être accordé ? Que sait-elle de l’attente de Jésus ?
Sans doute pas une multitude de choses, lui qui va de maison en maison, sans bourse, sans tunique de rechange… comme il invite ses disciples à le vivre.
Il attend sa présence, une présence de l’être avec, peut-être bien la chose nécessaire pour faire grandir la relation et donc la paix. ÊTRE avec, être là pour…
Comme pour mettre un point d’orgue au dialogue, Jésus affirme à Marthe que Marie a fait le meilleur choix. « Elle a choisi la meilleure part. »
Choisir suppose un discernement. Rien n’est dit de ce choix de Marie, de son cheminement intérieur pour avoir pris cette décision de rester là à écouter Jésus sans rien faire que d’écouter assise à ses pieds.
Choix de ne rien faire que d’écouter, voilà la meilleure part à l’instant où Jésus est là et parle. Visitation de coeur à coeur, dans l’être. Alors oui, le Maître attend, exige cette écoute amoureuse qu’il a pour chacune. Il attend cette écoute qui immobilise. Il l’offre comme unique nécessaire qui dépouille en enrichissant de sa Présence.
Jésus ouvre une porte. Nous sommes poussées à passer par cet unique nécessaire : « l’unité intérieure« . Il l’éclaire et la nourrit de la lumière de foi en la présence de Dieu, sous le voile de son l’humanité. Rien contre l’hospitalité, au contraire. La porte ne nous est-elle pas ouverte par le bien de l’écoute qui façonne la vie intérieure ?
Oui, Lui, Le Seul, L’Unique, le Bien Aimé,
sera-t-il notre Unité, notre Paix ?
Sera-t-il notre Amour pour aimer et semer la paix ?