Viens au milieu !
Rebond à la synagogue. Cet homme Jésus dérange, et nous, nous, au présente, nous dérange-t-il ? ( Mc 3, 1-6 )
Il y avait là un homme dont la main était atrophiée. On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser.
Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. »
Jésus n’est pas dupe, il sait bien que ses paroles ne sont pas entendues, encore moins reçues par ceux qui croient comprendre la Loi. Le texte dit même qu’ils l’épient pour voir et pouvoir l’accuser.
Ne craignons pas les rugosités voire les pierres d’achoppement de l’évangile : les gens de la synagogue ne font pas qu’observer Jésus, ils l’épient ! Cette résonance interroge profondément : la Bonne Nouvelle dérange, l’amour dérange. La vraie liberté dérange parce qu’elle pousse dans des retranchements engageants. Lieu de notre réponse d’amour de coeur à coeur.
De quoi s’agit-il ? De lever ce qui est au milieu !
Or ce qui est au milieu, ce n’est pas eux et leurs interprétations de la Loi, eux et leur appropriation du pouvoir, eux avec leur gros moi.
Ce qui est au milieu c’est tout simplement un humain à la main desséchée, un humain paralysé, un humain mis de côté et que Jésus fait se lever au milieu. Il ne le met pas à nu devant tous, pour se moquer mais pour le sauver. Il met à nu le coeur des épieurs.
Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ! Au milieu, une main rétablie sur la Parole de Jésus. La Loi retrouve sa place, un visage de Dieu non déformé : celui qui sert la vie, partage ce qu’Il EST. Jésus, Emmanuel, Le Seigneur sauve.
Jésus se tient au milieu de nous, silencieux, attentif, prêt à rétablir toute main desséchée. Écartons notre moi du milieu pour entendre la Parole qui appelle à nous lever au milieu ! Alors, tout retrouvera sa place juste, et nous aurons l’oreille attentive pour reconnaître la voix du Vivant qui nous interpelle : « lève-toi, viens au milieu ! »