Rembourse !
Une fois de plus Jésus écoute, déplace, déchire nos limites. Pierre en fait les frais. Pour nous, nouvelle lumière sur le chemin de la vérité et de la liberté. (Mt 18, 21 – 35)
“Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié.
Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
Colère d’un roi plein de compassion, dans une nouvelle parabole rugueuse que Jésus raconte pour inviter au pardon. Une lumière pleine qui n’éblouit pas.
Jésus éclaire l’unique, vraie Bonne Nouvelle : le cœur de Dieu est toute bonté, patience, tendresse. Il a pitié de nous et nous sauve. Il pardonne du fond du cœur et initie au pardon. Apprendre pour transmettre… Recevoir pour donner.
Il suffit de laisser le cœur de Dieu battre dans notre cœur malade, étroit, atrophié pour que sa bonté, sa tendresse, son pardon déborde sur chacun de nos frères…
Notre cœur demeure mauvais, par moments, si replié sur ses blessures, si dur. Il souffre et fait souffrir. Il n’entend pas l’appel à se déplier sous le regard du Père, pour donner l’espace aux dépliement, au déploiement du coeur des proches…
Ce cœur à cœur qui guérit n’a pas de limite pour Dieu, car ces 77 fois 7 fois sont d’abord ce que vit le Père pour nous par le Fils dans le souffle de l’Esprit. Pas d’autre limite que celle d’accueillir librement, de s’exposer en confiance.
Et ce cœur à cœur pourra devenir bouche à oreille, des fils aux fils, des frères aux frères par ce même Esprit, avec autant d’amour et de liberté, de gratuité et de tendresse.
Avoir pitié de son frère, de sa sœur parce que Dieu n’est que pitié, compassion : quelle bonne nouvelle qui laboure notre cœur en ces jours pour y semer cette radicale nouveauté du regard qui suscite le meilleur et ouvre un chemin de libération.
Ne perdons pas de vue l’essentiel : Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur.