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Vie commune et solitude

Nous sommes des cénobites. C’est à dire que notre don au Christ se vit par « une vie commune, dans un monastère, sous une règle et un abbé ». RB 1, 2

En communauté, nous formons un corps de membres différents, unis par l’amour du Christ. Mais pour que cette vie commune soit vraiment chrétienne, tout l’art, et donc tout l’équilibre, sera de tenir les moments et les lieux de silence, de solitude qui fortifieront en nous le Christ, nous renverront à la vie commune et la porteront :
« Autant que la vie en commun, la solitude est constitutive de la vie monastique : l’une et l’autre sont voies de l’union à Dieu, de la purification du cœur. » (Constitutions 17)

« Que celui qui ne sait pas être seul se garde de la vie communautaire. Il ne pourra que lui nuire et se nuire à lui-même… Mais l’inverse est aussi vrai : que celui qui ne sait pas vivre en communauté se garde de la solitude… Nous le voyons, ce n’est qu’en ayant notre place dans la communauté que nous pouvons être seuls, et pour pouvoir vivre en communauté, nous devons savoir être seuls. Les deux choses sont liées. Seule la communauté nous apprend la vraie solitude, et inversement ce n’est que dans la solitude que nous acquérons vraiment le sens de la communauté. Mais nous ne devons pas croire qu’il s’agit là de deux expériences successives ; au contraire, il nous est donné de les faire simultanément dans leur coïncidence avec l’appel de Jésus-Christ. » (Dietrich Bonhoeffer, La vie communautaire (foi vivante 83)

A certains jours la vie commune sera plus rude, et la solitude attirante. A d’autres moments, la solitude pourra paraître aride, et la vie communautaire bienfaisante. Ce sont comme les deux poumons de notre vie monastique.

« C’est à cette fin que nous voulons fonder une école où l’on serve le Seigneur. Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni de pesant. Si, toutefois, il s’y rencontrait quelque chose d’un peu rigoureux, qui fût imposé par l’équité pour corriger nos vices et sauvegarder la charité, garde-toi bien, sous l’effet d’une crainte subite, de quitter la voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. En effet, à mesure que l’on progresse dans la vie religieuse et dans la foi, le coeur se dilate, et l’on court dans la voie des commandements de Dieu, avec la douceur ineffable de l’amour. » (Prologue,45-49)