Amis ?
L’Évangile de Jean, comme une spirale, nous fait revenir au cœur de la Bonne Nouvelle, en la creusant, en nous creusant. (Jn 15, 12 – 17)
« Maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous partiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. Alors, tout ce que vous demanderez en mon nom, au Père, il vous le donnera. Voilà ce que je vous commande : c’est de vous aimer les uns les autres. »
Le commandement de l’amour revient comme en boucle, mais rien n’est fermé, il ne nous enferme pas dans une morale, dans une doctrine, dans une loi ; au contraire, il nous ouvre à une vie qui ne vient pas de nous, qui ne s’arrête pas à nous, qui n’aboutit pas au néant. Vie éternelle s’il en est.
Le commandement de l’amour est Jésus même, le Fils de Dieu venu prendre notre condition humaine jusqu’à la mort. En la prenant, il lui donne son souffle d’amour, son être même, être divin. Il se donne à nous, il nous donne ce qu’il est dans le Père, par l’Esprit, l’Amour. Don s’il en est !
Le commandement de l’amour œuvre en nous, fait de nous des amis de Jésus… amis du Fils, fils dans le Fils, enfants de Dieu, frères et sœurs universels.
Vertige d’une vie toute autre, promise, offerte, à découvrir en l’accueillant, en la vivant, en nous laissant traverser par ce fleuve d’amour, cette parole revenue des enfers : « je vous appelle mes amis ! » Oui, parole qui brise les portes de nos enfers.
Commandement de l’amour qui bouscule : « tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.«
Avons-nous découvert le chemin du nom de Jésus, le chemin de l’amour inconditionnel qui sait s’adresser au Père ?
Avons-nous l’oreille du cœur assez fine pour entendre le Fils nous introduire dans sa relation au Père ?
Avons seulement une fois touché le cœur du Père en invoquant le nom du Fils dans la douceur de l’Esprit ?