Nous ne nous sommes pas choisies, nous sommes très différentes d’âge, d’origine, de formation, de tempérament, parfois d’ethnie et de culture, et pourtant de forts liens de fraternité nous unissent, amour fraternel peu à peu purifié par le pardon mutuel.
Nous vivons ensemble jusqu’à la mort cette recherche commune de Dieu, appuyées sur la certitude qu’ensemble nous parviendrons à la Vie. Notre solidarité puise ses racines dans l’appel du Christ qui nous a rassemblées :
« Ils ne préfèreront absolument rien au Christ ;
qu’Il nous amène tous ensemble à la vie éternelle ! » (Règle 72, 11-12)
Un des moments forts de notre vivre ensemble est le partage du repas :
faire la cuisine pour tous,
manger en même temps dans le même lieu,
partager les mêmes plats,
tout en respectant les besoins particuliers déjà prévus par St Benoît.
Loin de la recherche de ce que j’aime, ce que je veux, quand je le veux, le repas pris en commun ouvre à la communion, au service, au respect. Il soude la communauté.
Un autre élément fort de notre vivre ensemble
est le pardon mutuel :
Au cours de nos journées, il nous arrive – la manifestation dépend des tempéraments ! – de nous parler trop vivement, de nous opposer, ou même de nous mettre en colère !
Saint Benoît, suivant le conseil de St Paul (Eph 4,26), nous demande de rentrer en paix avant le coucher du soleil (RB 4,73) !
Quand la relation a été blessée entre deux sœurs, il est bon de pouvoir manifester, par une parole, un sourire, quelques mots écrits, notre demande de pardon ou notre communion plus forte que nos limites.
La réunion du soir nous offre aussi souvent un moment pour pouvoir reconnaître devant la communauté ce qui a été négligence ou manque à la charité.
Ainsi l’accueil fraternel mutuel ne cesse pas de construire la paix.
