Aimer !
Nous poursuivons la lecture du chapitre 15 de saint Jean, c’est plutôt elle qui nous poursuit comme une flamme de feu dans le ciel nocturne, flamme qui tourbillonne et donne le vertige. Vertige des mots et de l’amour insaisissables malgré des mots simples, presque trop ordinaires. (Jn 15, 9 – 11)
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés, demeurez dans mon amour. »
Nous avons déjà entendu que la nouveauté se trouve dans le « comme » ! Alors comment demeurer dans l’amour ? Comment entendons-nous cet appel à aimer ? Comment ce mot si banal aujourd’hui, a encore plein de goût, de saveur à nous donner ?
Pas banal ce « comme« , à y réfléchir posément ! Il nous hisse littéralement à hauteur du Fils de Dieu, en fils adoptifs, par l’Esprit de Pentecôte. Quel vertige !
Ce dynamisme trinitaire, ascendant trouve son point d’accroche au plus profond de notre être : ce lieu de l’image et de la ressemblance créée, ce lieu de sainteté qui effectivement donne le vertige, car il est un lieu enfoui, caché, blessé encore. Ce lieu demeure mystère pour chacun, plein de paradoxes existentiels : joie et affliction, vie et mort, lumière et ténèbres, haine et passion d’amour.
Ce « comme » nous insuffle l’amour même du Père , celui du Christ. Il demeure en nous s’il reçoit l’accueil de notre volonté. Quelle révolution ! Un espace s’élargit jour après jour en nous : espace Jésus, au souffle de l’Esprit en toute liberté d’accueil.
Ce « comme » reste silencieux, discret, comme les braises. Il consume sans consommer, il brûle tout avec ardeur et saveur sans détruire mais au contraire en accomplissant ! Quelle joie de la filiation divine pour tous !
Accueillons en nous ce feu divin,
Il est « comme » l’amour,
insaisissable et bon !