Au désert ?
Ce premier dimanche de Carême fait entrer dans un texte très bref de l’Évangile de Marc, concernant pourtant les 40 jours que Jésus a passé au désert :
« Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. » (Mc 1, 12 – 15)
Peu de détails sont donnés, mais beaucoup de monde est présent dans ce désert : Jésus, l’Esprit qui l’y pousse, les bêtes sauvages et les anges !
Saurons-nous aller au désert les y rejoindre ?
Saurons-nous aller au désert y vivre 40 jours en leur compagnie ?
Saurons-nous aller au désert et vivre en leur présence ?
Belles questions avant de franchir le seuil du désert, sans nous retourner…
Deux groupes s’affrontent, l’Esprit, Jésus, les anges, en face les bêtes sauvages. Deux groupes d’inégale force apparemment.
Dans le désert de nos vies, savons-nous repérer ces deux groupes ? De quel côté sommes-nous au seuil du désert ? Avons-nous opté librement pour l’un des deux groupes ? Sur quelle rive sommes-nous ? Il n’est pas trop tard pour changer : si nous avons oublier notre robe de baptême, demi-tour ou saut en avant, à moins que nous ne soyons catéchumènes… Nous avons revêtu le Christ ou nous allons le revêtir !
En fait, c’est lui qui a revêtu notre condition humaine et lui encore qui nous a revêtus du manteau de l’innocence, par le baptême. Nous étions nus et morts à cause de nos péchés et il a revêtu notre condition d’homme pour nous revêtir de sa condition divine, fils de Dieu : sur la Croix par sa victoire sur la mort.
Les 40 jours au désert nous sont donnés pour que notre robe de tristesse se change en vêtement de noces par la tendresse de Dieu qui nous enveloppe, tous.
Pas une minute d’hésitation, avec l’Esprit, Jésus et les anges, traversons le désert en laissant à leurs cris, leurs tentations, leurs parades les bêtes sauvages menées tambour battant par Satan. Ils vont s’épuiser à courir derrière nous ! Ils n’ont plus aucun pouvoir sur les cœurs brisés habités par le Christ ressuscité ! Bien sûr, ils font du bruit, ils attaquent, ils se débattent, mais ils sont à jamais vaincus par le Fils qui nous porte.