Comment bâtir une tour ?
« Quel est celui d’entre vous qui veut bâtir une tour, et ne commence pas par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car s’il pose les fondations et ne peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui… »
Jésus s’appuie sur le bon sens pour donner une nouvelle leçon de vie à ses disciples : le suivre jusqu’au bout, aimer jusqu’au bout. Ce jusqu’au bout demeure obscure et bien inattendu… pour Jésus, la préférence à le suivre passe par le renoncement, et un choix qui ne s’explique que par l’amour : porter sa croix contre vents et marées.
Ainsi, quel lien entre le suivre et bâtir une tour ? Etonnante illustration… Ce n’est pas tant le comment qui importe, ici. Pour bâtir une tour, il y a d’abord le bon sens. Est-ce possible de la bâtir cette tour ? Et la possibilité repose sur les fondations, le pourquoi bâtir une tour et donc quelle tour bâtir ?
Quelle tour bâtir ? Il faut oser se poser la question, et pour cela s’asseoir. Quel sens donner à sa vie ? Qu’est-ce que nous désirons bâtir ? Une tour d’ivoire, une tour de Babel, une tour de garde ?
Une tour sur laquelle on monte pour voir un horizon plus large, sur laquelle on accueille pour montrer la beauté de la création, sur laquelle, on passe pour voir l’ailleurs toujours offert ? Une tour-symbole de durée, de solidité, de fidélité, et même de fierté ? Quelle tour ?
Jésus a bâti une tour, la seule qui demeure, la Croix Glorieuse. En méditant, ne sommes-nous pas finalement à mille lieux de la réalité ? La Croix, Jésus l’a portée. Il a été dressé dessus comme un bandit, pour nous hausser à hauteur du coeur du Père. Silence.
Rude leçon de vie, mais leçon pleine de forces et d’espérance, car leçon de compassion, leçon faite de chair et d’os engagés, leçon qui s’écoute au secret du cœur, là où l’Esprit nous invite à nous asseoir pour nous recevoir du Père !
Une seule tour vaut la peine d’être bâtie,
la tour de l’amour jusqu’au bout,
l’amour du cœur ouvert…