Crois-tu cela ?
Deux évangiles au choix pour cette fête de Marthe, Marie et de Lazare : le repas de Béthanie et la rencontre après la mort de Lazare, le frère de Marthe et de Marie. Deux textes qui déplacent dans l’amitié de Jésus avec cette famille amie.
Luc et Jean, les deux évangélistes connaissent le nom des amis de Jésus, ce qui est assez rare dans les Écritures qui parlent si souvent de femme sans les nommer, telle la Cananéenne, la femme adultère, la Syro-phénicienne, des femmes qui accompagnent Jésus… Les évangélistes connaissent le nom des amis de Jésus, une famille unie.
Marthe est inséparable de Marie, sœurs de Lazare : les amis de Jésus.
L’amitié excelle en ces deux événements :
Marthe accueille Jésus dans sa maison avec inquiétude, voire agitation, mais avec grande attention, « bon souci » aussi !
Jésus vient rencontrer Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère.
L’amitié n’enferme pas les amis, au contraire, elle est comme une coquille qui protège le fruit. Cassée, elle les ouvre à plus qu’eux, et donne le meilleur :
– l’attention à la Parole jusqu’à l’immobilité en présence de l’Un : « Une seule chose suffit, Marie a choisi la meilleure part« ,
– la révélation inouïe du Mystère de Jésus : « je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra. »
Arrêtons-nous à Marthe.
Elle porte trois appels, celui de l’amitié, celui de l’attention à la Parole, celui de la foi en la Résurrection.
Amitié, qui est bon souci de l’autre, avec énergie et vaillance, avec empressement voire débordement, mais efficacité et chaleur.
Attention à la Parole qui n’est ni oisiveté, ni oubli des tâches matérielles, mais inscription de la vie quotidienne dans le cœur de Dieu. Elle est cette plongée dans la Présence du Vivant pour puiser la vraie Vie.
Foi en la Résurrection qui n’est ni fuite du monde, ni absence de souffrance et de peine devant la mort, mais chemin d’espérance et traversée de la mort vaincue par le Vivant.
Marthe est conduite à connaître Jésus, Ami des hommes, Parole faite chair, Parole éternelle du Père. De l’Incarnation à la Résurrection, elle est tenue au seuil du Mystère entier pour y être introduite avec sa réalité de femme, de sœur, de servante, d’amie. Sommes-nous prêts à recevoir cette flamme de vraie vie en nous ?
Elle nous tend la flamme : Crois-tu cela ?
À nous de répondre aujourd’hui : « Oui, Seigneur, tu es le Christ » !
A nous de la répandre en flamme d’amitié !