Danse ?
La figure de Jean le Baptiste domine ces jours d’attente. Elle s’agite aujourd’hui sous les mots de Jésus qui harangue les foules. « Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? » Le paume 29 fait tilt lui qui éclaire la première lecture par ces mots d’allégresse : « Tu as changé mon deuil en une danse. » Isaïe annonce à la femme stérile qu’elle peut éclater en cris de joie.
« Jubile, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de l’épouse. » Comment articuler ces trois lectures qui conduisent au Mystère de l’Incarnation ? Un mot : la danse ! Ne nous effrayons pas et faisons un pas…
La description de Jean ne lui est guère avantageuse : roseau agité par le vent, homme habillé de vêtements raffinés, plus petit dans le royaume. Jean le Baptiste est tout simplement « le messager envoyé au devant du Messie pour préparer son chemin. » Messager qui pose un acte majeur : proposer le baptême de conversion. Par là il invite à reconnaitre que « Dieu est juste« . » Le psaume ne cesse de chanter cette justice divine qui relève.
« Je t’exalte, Seigneur, tu m’as relevé. Quand j’ai crié vers toi, tu m’as guéri. Seigneur, tu me fais remonter de l’abîme et revivre quand je descendais dans la fosse. » C’est bien ce qui anime le coeur et la prière du Baptiste et qui l’agite comme un roseau. Il reconnaît le Seigneur et le montre avec fermeté, au coeur du doute…
La sagesse de Dieu se révèle juste nous dit Jésus. Alors le coeur pour s’accorder au chant et à la danse du psalmiste : « Fêtez le Seigneur, vous ses fidèles, rendez grâce en rappelant son nom très saint. » Il faut nous interroger cependant pour marcher en justesse sur la ligne de crèche : de quelle sagesse et de quelle justesse ou justice s’agit-il au coeur de la nuit du monde, de notre coeur ?
Drôle de justice qui se fraie un chemin, matin après matin, jusqu’à nous aujourd’hui, grâce aux mots contenant ce germe de naissance : le dessein de Dieu et qui fait danser les petits, les pauvres de Dieu : « Tu as changé mon deuil en une danse, que sans fin, Seigneur mon Dieu, je te rende grâce. »