Exultation ou salutation ?
Le calendrier sonne : 7 octobre.
Le monde s’étonne : Lépante ? 1571 ? Victoire des chrétiens sur les Turcs.
Et l’Église en pèlerinage entonne : Ave Maria ! Ave Maria ! Ave Maria !
À Lourdes, grande liturgie de Notre Dame du Rosaire et ailleurs contemplation de Jésus qui exulte de joie sous l’action de l’Esprit saint par le texte proposé pour le samedi ordinaire. Restons un instant avec Marie en union avec tous ceux qui la prie pour aller au Père par le Fils dans la puissance de l’Esprit.
Une salutation tout à fait inouïe ouvre la page. Une annonce totalement impossible à la pensée des hommes, au cœur de la page et un envoi des plus austères en fin de page.
Voilà le Mystère de Dieu qui prend chair en une femme, choisie et sauvée par avance : Salutation, annonciation, incarnation . Tout est donné, quel accueil en nos vies ?
Voilà le Mystère écrit en quelques lignes sous nos yeux, dans nos cœurs, livré pour toujours à l’humanité illettrée ! « La Parole se fait chair » pour que notre chair devienne par nos paroles, à travers nos paroles, manifestation de sa Parole.
La fête d’aujourd’hui condense tout le Mystère en un mot, qui emplit le cœur, la vie, l’histoire de l’humanité, parce que ce mot a empli le cœur, la vie, l’histoire de Marie, par pur amour de Dieu. Salutation qui ouvre au Salut. Que signifie salut pour nous ?
Et ce » Oui » n’a pas fini de saluer, d’annoncer, d’envoyer. Ce mot poursuit son chemin d’un bout du monde à l’autre, rebondissant de cœur en cœur, de vie en vie, de consentement joyeux en renoncement douloureux, d’engagement radical en don total, de vie livrée en vie parfois arrachée.
Ce « oui » inscrit l’impossible de Dieu dans nos vies, en le déposant délicatement, tendrement. Dieu frappe et s’invite. A chacun, il offre l’ombre de l’Esprit, Maître de l’Impossible pour que la Parole prenne chair et vie, réellement, aujourd’hui et ainsi fasse exulter de joie de Fils, même de nuit.
Ce « Oui » nous conduit en ce point intérieur connu de Dieu seul, en ce cœur profond où la Trinité demeure !. Dieu désire nous y faire descendre parce que c’est là qu’il est et c’est là qu’il nous salue, c’est là le lieu de l’annonce, le lieu de l’appel, le lieu de tous les possibles ! Le lieu de la solitude : « L’ange la quitta. »
Rien n’est impossible à Dieu !
Une page s’ouvre,
N’ayons pas peur du blanc :
blanc de l’exultation des petits, animés par l’Esprit !