Femme !
Grande interpellation directe et surprenante de la part de Jésus voyant une femme courbée. Il l’interpelle avec tendresse : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité ! » Elle n’a rien demandé et la voilà déliée.
Jour de la femme, à n’en point douter, pas n’importe comment. Ingénions-nous à faire de ce jour un jour de « Femme » !
Que fait donc ce bœuf, un jour de sabbat dans notre jour de femme ? N’allons-nous pas perdre notre temps avec cet animal plutôt peu féminin ? Et si nous cherchions quel est notre « bœuf, le jour de sabbat » ?
Jésus, après avoir opéré la guérison d’une femme, un jour de sabbat, s’adresse aux docteurs de la Loi et aux pharisiens pour leur demander :
« Hypocrites, est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? »
Ils gardent le silence.
Jésus déplace ces responsables de la foi qui lient le peuple croyant par leur interprétation de la Loi. Il les déplace par la guérison de cette femme.
Le silence des auditeurs en dit long, eux qui sont perpétuellement en contestation avec Jésus.
Ce silence est une parole.
Ce silence nous livre des repères pour porter nos regards plus loin, plus loin que le bœuf, plus loin que le puits, plus loin que le sabbat, mais pas plus loin que la femme guérie.
Ce silence fait s’illuminer nos regards : ces liens ne sont pas les bons. Jésus s’est lié à notre humanité et nous désire unis à lui en nous donnant sa divinité. Reprenons la péricope et écoutons :
Entre le bœuf et les auditeurs, un souffle passe, ténu, vibrant, celui de la vie qui se transmet au prix du sang, dans la nuit, un souffle qui unit le Père à la vie d’une femme, à nos vies. Quel bœuf nous retient donc, qui nous enlève la vue, la vie ?
Recevons ce souffle qui se fait proximité fraternelle sans autre condition que la prudence de la foi. Tenons ce souffle en retenant le nôtre pour être là, discrets mais enracinés dans l’amour, à tout heure du jour, de la nuit, heure de la « Femme ! »