Hosanna !
» Hosanna, ô fils de David ! »
« Hosanna au plus haut des cieux !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Les mêmes pour acclamer Jésus, les mêmes pour le condamner… Terrible scène de vérité criante. Foule de maudits dont nous sommes…
En ce dimanche des Rameaux, les foules s’agitent ou sont bel et bien agitées. La tension monte toujours comme gonflée par une sorte d’enthousiasme fébrile, provoqué par Jésus lui-même. Etonnante, l’entrée à Jérusalem : Jésus monté sur un petit âne, acclamé par des rameaux, honoré comme un roi, un roi pauvre, presque humilié déjà. Et pourtant quelque chose nous pousse à mettre nos pas dans les siens, inquiets, assoiffés, pas vraiment dans l’enthousiasme… mais saisis.
Jésus marche vers sa Pâques, le départ semble glorieux, pittoresque : acclamations, joie, espérance, mais les pieds seront-ils à hauteur du mystère qui s’annoncent ? La liturgie nous entraîne plus loin déjà par la lecture de la Passion selon saint Marc. Pourquoi faire mémoire de ces deux événements si importants et si différents ?
Parce que nous savons que le triomphe de l’entrée de notre Roi assis sur un ânon n’est que le commencement d’un drame et que nous sommes invités à cheminer jusqu’au bout, jusqu’au retour au Père…
Aujourd’hui, la Parole nous est nécessaire pour ne pas défaillir en chemin. La Parole qui annonce déjà, à distance, le terme du voyage, pour tous. Nous savons où nous allons, pas par où nous passerons, mais Jésus marche en tête, Lumière divine qui nous devance.
En fait, c’est lui, Jésus, qui nous rejoint dans tous nos lieux de souffrance, d’incohérence, de non-sens, de mort. Il vient les habiter, les traverser, les prendre et y déposer un germe de vie, de résurrection, d’éternité : œuvre de salut, œuvre d’amour, œuvre divine que nous désirons en secret.
Ce qui a changé, par le don de l’Esprit, c’est que nous savons par la foi que la mort est vaincue et que nous ne ferons que la traverser, en tenant la Main du Premier Né. Nous sommes déjà vivants de sa Vie, au plus intime, nous le croyons, nous le savons, mais les vagues et les vents contraires nous submergent toujours.
Traversée douloureuse toujours, sans désespérer parce que tenus, en cordée de passion d’amour. A nous d’accueillir gratuitement sa miséricorde, car Lui, Jésus, est passé de la mort à la Vie pour nous prendre avec lui, nous part à sa vie, dès maintenant. Voilà ce que nous célébrons en ce dimanche des Rameaux, en communion avec tous ceux que l’on tue, que l’on humilie, que l’on bafoue.
Alors, chantons avec foi et espérance,
« Hosanna ! Hosanna ! Ô Fils de David ! »
Et marchons, cheminons ensemble vers le Père !