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Jeu de familles !

Vous connaissez le jeu des sept familles ? Pour Jésus, une seule famille, alors laquelle ? Pour nous, quelle réalité, la famille ? Quelles images montent ? Quelles joies ? Quelles difficultés ?

La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu’à lui à cause de la foule.
On le fit savoir à Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. »
Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. »


Le texte de ce jour est si court qu’il vaut la peine de l’apprendre par coeur, et mieux, par le coeur. Laissons l’Écriture nous parcourir du-dedans et semer ses graines de fraternité, de parentalité, de fécondité ! La Parole court son marathon depuis quatre mille ans et sème, chemin faisant largement, sur toutes les terres, en toutes les langues… avec Jésus, une accélération subite et inattendue.

Jésus semble distant et bien peu démonstratif vis-à-vis de sa mère et de ceux que l’évangile appelle « ses frères »Il ne se déplace pas, mais déplace ses auditeurs, déplace les frontières du sang. Il élargit le cercle depuis le centre qu’il est lui-même. Il est la Parole.

Lui, le Verbe fait chair, se donne et à celui qui l’accueille, il donne d’entrer en relation, en communion avec le Père qui l’envoie, par l’Esprit qui se reçoit.
Mystère d’une communion qui nous dépasse en nous déplaçant, pour nous élargir aux dimensions de Dieu, à nos dimensions réelles d’hommes créés, aimés, sauvés par Dieu. La Parole devient nôtre et nous élargit en relations avec les autres. Comment le voyons-nous ? A quels signes repérer ce labeur intérieur ?

Comment entendre aujourd’hui que nous pouvons être « mère, frères » de Jésus ?
D’abord oui, à nous la Parole. À nous d’écouter ce doux murmure de l’Esprit qui frappe à l’oreille de notre cœur et qui inlassablement nous invite à l’écoute, au dialogue, à la relation pour la communion. Le lent travail du grain qui meurt s’opère de nuit comme de jour.

Ensuite, à nous l’appropriation de la Parole. Écouter ne suffit pas, il est bon d’apprendre, de retenir, de comprendre, de pénétrer dans la Parole, de faire circuler la Parole, de dialoguer avec elle, de la goûter, de la mâcher, de la ruminer, de la questionner, et comme disait le bienheureux Guillaume de St-Thierry, de la « faire remonter de l’estomac de la mémoire et du cœur » au bon moment !

Enfin, à nous d’en vivre, de la mettre en pratique, de la faire nôtre, qu’elle devienne paroles en actes. Elle portera son fruit qui est bonté, patience, espérance, communion, présence, silence encore.

Mère, frères, nous le sommes tous
les uns par les autres, les uns pour les autres,
par la Parole, dans la Parole,
sacrée belle famille et sacrée bonne nouvelle !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2024/09/jeu-de-familles.mp3