La Paix, les clous ?
Thomas, dit le Jumeau, n’était pas là ce soir où Jésus vint annoncer la Paix aux disciples, après que les femmes parties depuis l’aube encore profonde et que les disciples l’aient cherché en chemin toute la journée.
Où était-il Thomas au lendemain de la Passion ? Etait-il resté seul à pleurer amèrement le Maître ? Consolait- il quelque ami dans la pénombre ? La merveilleuse aventure vécue jusqu’à présent prenait-elle fin brutalement ? Singulière solitude de Thomas dans ce contexte d’une vie commune intensément partagée. Il ouvre un horizon d’espérance, ce non-savoir.
Alors quand il retrouve ses amis, aussi étonné que vexé il proclame haut et fort que s’il ne peut « voir » et « placer » le doigt et la main dans la marque des clous et dans le côté, il ne « croira » pas. En fait, il n’entrera pas dans la paix donnée par la foi et la fidélité à l’enseignement reçu. Suspension du temps, huit jours, suspension qui n’est pas absence ou désespérance mais lent travail intérieur de recréation.
Car huit jours plus tard, Jésus revient parmi eux et avant même que Thomas ne prononce un seul mot, il l’invite à « porter » son doigt et sa main dans ses plaies. Le Ressuscité se manifeste portant les marques de la Passion. Il rejoint Thomas dans son incapacité à recevoir le témoignage de ses frères. Alors il se sent « reconnu » et à son tour devient capable de « reconnaitre » « son Seigneur et son Dieu ». Il nous dit l’ « au-delà » de la présence.