Le prendre au piège
Saint Marc semble avoir fait des croquis ciselés de toutes les rencontres fondatrices de Jésus. Celle de ce jour accentue l’impression d’orage. (Mc 12, 13 – 17)
« Le prendre au piège en le faisant parler… »
On pourrait bien dire ce matin « pauvre Jésus » !
Que de complots, de mensonges autour de lui, que de filets tendus, que de pièges habillement dressés et pourtant, lui va son chemin, chemin, de simplicité, chemin de vérité, chemin de libération qu’il nous propose.
Jésus ne se retire pas du monde, il déplace les personnes pour poursuivre sa route d’annonce de la bonne nouvelle : les pauvres sont libérés ; ils reçoivent le message de vie et d’amour ; ils sont précieux pour Dieu.
Bonne Nouvelle qui n’est pas accueillie par tous. Jésus dérange ceux qui devraient pourtant écouter, accueillir, recueillir ses paroles. Il dérange tellement qu’on envoie des gens anonymes pour lui tendre un piège. Le mal est en route… Il ne s’arrêtera qu’aux portes de la mort franchie.
Et c’est encore par une question que Jésus se dérobe en mettant ses auditeurs en déroute, et donc en route : « Cette légende et cette effigie, de qui sont-elles ? »
À question directe et simple, réponse vraie : « A César ! » Tout est dit, sans violence, sans méchanceté, avec justesse et vérité ! « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! »
Chacun est ainsi renvoyé à sa destinée première, à son être profond !
Et pour nous ? Deux pistes :
Ces quelques mots de l’Évangile invitent à la prudence dans les paroles. Nos paroles reflètent les multiples plis de notre cœur d’homme. Quelles paroles nous habitent ? Sont-elles pièges pour les autres ? Un pas pour aujourd’hui, la garde de nos paroles.
De quelle effigie sommes-nous ? Frappés au coin de la divinité, faits pour Dieu, créatures appelés à devenir fils, filles de Dieu. Rendons à Dieu ce qui est à Dieu, notre vie toute entière !