Le voir !
Un mot revient et résonne, sonne le drame et l’impuissance. Rien de nouveau sous le soleil dit Qohèleth, et pourtant… L’évangile est court, prenons-le jusqu’au bout, de plein fouet.
Hérode, prince de Galilée, apprit tout ce qui se passait, et il ne savait que penser, parce que certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts. D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. » Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter ; mais qui est cet homme dont j’entends tellement parler ? » Et il cherchait à le voir.
Ces versets lancés de bon matin, en sol labouré par la vie, ne peuvent nous laisser passifs .
Comment ne pas être frappés par ce mot qui surgit « décapité » et l’attitude d’Hérode : il cherchait à le voir ?
La violence bouleverse notre vie, questionne notre foi, fait table rase de tant de certitudes, d’acquis, de repères car elle touche des hommes, des femmes, des enfants, si souvent totalement innocents. Alors voir, voir qui ?
Quelles réponses aux cris du monde ?
Jésus n’en impose pas une, il se laisse voir, entendre, approcher, toucher. Il se donne jusqu’à la mort par amour, pour nous sauver. Il montre le visage de l’espérance qui descend jusqu’au plus terrible, pour tout remonter à la lumière de la résurrection, au prix de son sang.
Alors, notre réponse aujourd’hui aux cris du monde ?
Un balbutiement, celui de Pâques, dans la lumière du Vivant qui sort victorieux de la mort.
Le choix de la paix, dans la quête inlassable de sa Présence effective.
Le désir de le trouver en creux, dans la nuit de l’humanité perdue de laquelle nous sommes bien.
Le trouver et Le rendre présent par notre simple vie ! Signe, chemin, révolution, mais en rien solution !
La Croix domine, signe d’espérance,
au milieu des larmes, sacrement de paix,
Le voir présent et Le rendre présent,
toujours bien rassemblés et envoyés, ensemble,
posant question, celle du Vivant !