Leçon à Nicodème !
Nous poursuivons d’entendre saint Jean faire le récit de la rencontre de Jésus et de Nicodème. Belle leçon de vie pour nous tous.
Jésus dit : Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »
Avons-nous bien écouté, hier, l’étonnante réponse de Jésus à Nicodème concernant le retour dans le sein de sa mère ? La question est majeure, Jésus ne donne pas la réponse, il déchire une voie nouvelle : Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit !
Nicodème ne peut comprendre. Alors une nouvelle question résonne étrangement : Comment cela peut-il se faire ? Quelle ouverture pour nous ?
Question qui résonne oui comme en échos : Question de Marie à l’ange Gabriel, question de Zacharie au Temple : question d’engendrement. Nicodème serait donc sur la bonne voie. Nous y entraîne-t-il ? Comment entendre autrement ce que nous croyons connaître :
Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
En ce temps pascal, en ce temps d’attente, en ce temps où encore tant de personnes sont aujourd’hui crucifiés par la vie, la Croix domine, glorieuse, lumineuse, dépouillée du Crucifié.
Nous parlons souvent du tombeau vide, vidé, mais pas beaucoup de la Croix dépouillée. Or notre naissance à la vie divine jaillit de la Croix qui a rendu le Vivant. Le Fils a été élevé sur le Bois de la Croix pour tirer de la mort les vivants et il a été descendu de la Croix pour être déposé dans un tombeau. Résonne de cette Croix dépouillée, de ce tombeau vidé, la question : Comment cela peut-il se faire ?
Nous ne le savons pas et nous ne le saurons qu’au ciel… En cet Ailleurs pointé en creux par l’absence rendue présente par le Souffle.
Ce que nous savons c’est ce chemin de foi pascale : du Fils élevé sur le Bois de la Croix au tombeau vidé, une déchirure d’engendrement, au souffle de l’Esprit.
Passons en premier, non la tête, mais le cœur et les mains : le cœur pour respirer Dieu et les mains pour le toucher dans nos frères… Comment cela va-t-il se faire ? A nous d’y aller.
Accouchement divin au souffle de l’Esprit, non une seule fois, mais à tout instant au rythme de notre propre respiration…
Dieu embauche des sages-femmes,
à l’écoute de l’Esprit, tenant le Nom de Jésus
inlassablement répété, chacun son rythme !