Manger, boire…
Fin du chapitre 6 de saint Jean : un condensé qui renverse ! (Jn 6, 52 – 59)
Invités à manger et à boire, tout le monde accourt mais Jésus n’invite pas à manger et à boire simplement, il invite à manger sa chair et à boire son sang.
Jésus insiste : il tourne et retourne cette énorme affirmation plus de cinq fois en quelques sept versets. Tantôt il utilise le mot chair, tantôt le mot pain, mais pour dire la même réalité : Il se donne lui-même comme nourriture pour la vie éternelle.
Nourriture sanglante puisqu’il anticipe sa mort, mort sanglante mais nourriture qui se fait non sanglante par l’Eucharistie, mémorial de sa passion-résurrection.
Si nous avions conscience de l’acte inouï qui s’offre à nous, nous ne serions pas à nous interroger si oui ou non, nous prenons du temps pour aller à la messe. Mais nous avons perdu le sens de sa Parole, le sens de sa Présence, le sens de son Amour fou. Son Esprit vient à notre secours.
Gardons ses mots à ruminer, à mâchonner comme dit Guillaume de Saint-Thierry. Faisons remonter de l’estomac de notre mémoire ces paroles inaccessibles à notre intelligence sans les lumières de l’Esprit.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle : moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture et mon sang la vraie boisson.
Arrêtons-nous simplement au bord de notre vie,
entendons à frais nouveaux, l’Inouï :
« Ceci est mon Corps livré pour vous !
Ceci est mon Sang versé pour la multitude, en rémission des péchés. »
Dieu est plus grand que notre cœur !