Par quelle autorité ?
Jésus enseigne dans le Temple nous dit saint Matthieu. Une fois de plus, il dérange. Il pose question. Elle se résume en un mot : son autorité. D’où lui vient-elle ?
Cette question d’autorité nous intéresse et nous interroge
« Par quelle autorité fais-tu cela et qui t’a donné cette autorité ? »
Quelle déception à l’écoute de la réponse que Jésus renvoie telle une balle de ping-pong. Il marque le point, par une question qui ne donne pas de lumière évidente. Qu’entendons-nous ?
« Si vous me répondez, moi aussi je vous dirai par quelle autorité, je fais cela. »
On assiste à une sorte de chantage, de jeu de devinettes, de mise en examen. Les chefs des prêtres et les anciens sont pris au rebond, et ne peuvent échapper à la question qui les placent devant une évidence : toute réponse conduit à l’impasse de leur non accueil du baptême de Jean et donc de l’intervention de Dieu. Comment vont-ils s’en tirer ?
La question de l’autorité de Jésus ne peut s’entendre, se connaître que si le cœur est déjà enseigné, saisi, disponible à la Parole que les prophètes annoncent. Il ne s’agit pas de s’emparer de l’autorité de Dieu mais de la servir, humblement. Là les chefs semblent pris au piège de l’appropriation qui aveugle et enferme. Ils sont comme révélés à eux-mêmes et n’ont d’autre issue de secours que la vérité. Et nous ?
Tout un cheminement nous est offert par la question qui rebondit dans notre aujourd’hui. Avons-nous en main ce qu’il nous faut pour jouer juste ?
L’autorité de Jésus déjoue les pièges : il ne s’agit pas d’exercer l’autorité pour dominer les hommes, se mettre au-dessus au nom de Dieu, il s’agit d’accueillir sa parole qui libère et apprend le service.
Ainsi, Jean était au service de Dieu, de la libération intérieure, par le baptême qu’il proposait comme chemin vers Dieu. Les chefs des prêtres et des anciens n’ont pas voulu le savoir, le reconnaître. Ils se sont enfermés et le restent. Ils ne semblent pas bouger.
Et nous, désirons-nous entendre l’enseignement de Jésus, plein d’autorité qui révèle le Père ou préférons-nous demeurer dans l’aveuglement d’un pouvoir usurpé comme arraché au silence du Fils qui vient nous sauver ? Quel cheminement pour aujourd’hui ?
Avec détermination,
mettons-nous à l’école de la Parole qui fait silence,
elle a autorité pour un plus de vie, pour La Vie
car elle nous rend libres, vraiment !