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Quel accueil ?

Au bon accueil ! Pas de doute… Jésus fait boutique ouverte : «  Il fait bon accueil aux pécheurs… « 

Quelle heureuse récrimination des pharisiens et des scribes à l’encontre de Jésus ! Grace à eux nous pouvons découvrir à quel point Dieu fait miséricorde, à quel point il est miséricorde.
Quelle surprise de trouver, quel que soit le lieu d’où nous venons, bon accueil !

D’où vient le fils cadet de la parabole ? Du néant de son expérience qui l’a non seulement affamé, mais dénudé, dépouillé, et pour ainsi dire perdu. Il vient de son lieu de perdition que lui seul connaît.

D’où vient le père de la parabole ? De son cœur aveuglé et fermé à la présence de ses fils qu’il ne semble pas voir, connaître, entendre et comprendre. Certes, il a tout donné, ses biens, mais pas ce qu’il ne connaît pas de lui-même, son cœur, son être en devenir de paternité. Il ne se sait pas père.

D’où vient le fils aîné de la parabole ? De sa colère rentrée de faire tout ce qu’il y a à faire et de ne pas être de la maison. Il vient de son être centré, replié sur lui-même.

Tout bascule, quand le fils cadet touche le fond de sa misère et ose revenir. La nudité l’a décapé de lui-même et le fait renaître à un Autre.
Le père a déjà basculé dans les larmes, par les larmes. Il peut alors faire bon accueil. Un autre le déchire. Il renaît. Le fils perdu, le voilà retrouvé : ce fils mort, le voilà revenu à la vie. Il entraîne son père avec lui.

Et pour le fils aîné ? Le bon accueil du père, « tout ce qui est à moi est à toi » le laisse sur le seuil de la maison, et nous avec. Est-il entré ? Nous n’en savons rien. Entrerons-nous ?

Comment être père, mère, du fond de ses entrailles, sinon en vivant coûte que coûte ce « bon accueil » qui conjugue amour et vérité, patience et fermeté, bonté et justice, mais encore larmes et encouragement ? Ne sommes-nous pas tous en devenir de paternité, de maternité ?

Coûte que coûte, soyons assurés du bon accueil du Père,
quand nous revenons de notre lieu de perdition.
Coûte que coûte, faisons bon accueil au fils, à la fille, au frère, à la sœur,
qui se lève de fond de sa misère !

pour écouter le billet https://www.benedictines-ste-bathilde.fr/wp-content/uploads/2024/02/quel-accueil.mp3