Qui gagner ?
Haute voltige en cette veille du 15 août, avec un témoin, St Maximilien Kolbe. Témoin jusqu’au sang par amour de Dieu et du prochain, témoin du jugement dernier non en juge mais en prophète. Les hautes cimes du pardon chantent la gloire de Dieu, en creux. Haute voltige pour passer d’une rive à l’autre, celle des reproches à celle de l’union des cœurs qui intercèdent. La Croix domine, chante la victoire définitive. Point de départ pour nous aujourd’hui, en tenue de serviteurs.
Pas de question pour ce jour, une bonne aubaine : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. »
Un mot balbutie la mélodie de l’espoir à bien des oreilles : gagner : Gagner un match, gagner une médaille, gagner des élections, gagner l’opinion d’un plus grand nombre, oui simplement gagner leur adhésion, gagner des millions en misant peu. Gagner un procès, pire gagner la guerre, Gagner, tout court ! Gagner un mot qui résonne si fort qu’il en perd sa résonnance… écoutons en serviteurs de la Parole.
Gagner rime avec donner, donner sa vie,
Gagner se conjugue avec prendre, prendre sa croix,
Gagner fait écho à perdre, qui perd gagne,
Gagner bat la campagne avec le frère : gagner son frère, comment ?
A quel prix ? Au prix de la vérité, de la liberté, du pardon…
Gagner son frère, brebis perdue qu’il est heureux de partir chercher jusqu’au fond des ravins, en le portant un bout de chemin parfois. Appel à témoin.
Gagner son frère, tout simplement parce que c’est la mission du Christ, venu gagner tout homme. Appel à coéquipier.
Avec un joker efficace, l’appel de deux ou trois pour le gagner ensemble, tirer à plusieurs le filet de pêche bien lourd, aidés par Celui qui envoie : « Je suis là, au milieu de vous. » L’unique Joker que l’on peut garder pour le rejouer autant de fois que la nécessité l’exige, le Christ. Il est là, présent, au secret de nos vies, parfois bien enfoui sous nos soucis.
Au fond, miser sur le Christ pour gagner son frère, c’est jouer les yeux bandés, car seul le Christ connait le fond des cœurs. Dans la partie, n’est-ce pas nous le frère perdu ?
Serviteurs, gagnés, gagnants
être là ensemble, au seuil de la rencontre du Christ,
Lui seul sait, Lui seul ouvre un chemin,
lui seul tend la main, et attend la nôtre !