Quitté ?
Quatrième dimanche de l’Avent, réduit à son plus strict statut… car ce soir, c’est la nuit, la longue nuit, une nuit des Origines. Quelques heures de silence, encore un peu de temps. L’Impossible de Dieu se fait silence, attente, mais présence ! Ne passons pas trop vite sur ce dimanche. Il ouvre tout simplement directement la porte sur la crèche. En fait, la porte invite la nuit à la crèche, la crèche à la nuit… passage des ténèbres à la lumière, passage de la lumière dans les ténèbres. Marie sourit, en silence, et écoute avec insistance… Comment cela va-t-il se faire ?
Silence
– qui peut se faire douceur au sommet des montagnes, aux carrefours des villes, au creuset des vallons,
– qui peut se faire visitation d’un proche isolé, d’un ami attendu, d’un frère, d’une sœur en joie,
– qui peut se faire préparation d’un cœur submergé de doutes, de travail, de soucis, de désirs,
– qui peut se faire mise en route pour célébrer l’Inouï à peine crédible,
– qui peut être angoisse, nostalgie, douleur et solitude,
– qui peut se faire descente dans sa grotte intérieure, crèche de la nuit.
L’Emmanuel fait déjà signe, signe à tous, au cœur de la nuit, avec cet ange qui nous rejoint pour nous dire encore comme à Marie : « Rien n’est impossible à Dieu« .
Malgré tous les voiles qui nous empêchent de voir, voile du doute, voile de la révolte, voile de la misère, voile de la violence, voile de la séparation, du manque, une lueur d’espérance est donnée, lumière de Bethléem qui de flammèche en flammèche finira bien par embraser tous les recoins de la terre, jusqu’à nos propres ténèbres !
Oui, l’Emmanuel vient nous visiter, ouvrons la porte, même timidement, ouvrons ! L’Emmanuel vient demeurer chez nous : mesurons-nous le Mystère ? Ne laissons personne nous le voler !
Encore un peu de temps, le Seigneur sera là…
Où serons-nous ? Comment l’attendons-nous ? Avec Marie, la Mère de l’Emmanuel ?
« Rien n’est impossible à Dieu, et l’ange la quitta ! »