Silence du tombeau
Samedi saint : « Silence du tombeau » chantons-nous dans la liturgie pour ouvrir ce jour d’absence, ce jour de descente aux enfers, ce jour sans vie.
Jour de silence et d’absence, jour où le Fils de Dieu est descendu aux enfers. L’un de la Trinité, le Fils est mort. La Parole s’est tu.
Jour encombré par la peur du rien, par l’ennui encore. Jour de hâte pour tant de gens très affairés aux préparatifs cachant l’angoisse de l’attente… Que faisons-nous en ce samedi Saint ? Qui nous mobilise ou nous immobilise ? La mort de Jésus en Croix ? Tant de morts énumérés par les médias comme pour circonscrire le mal, irréversible, scandaleux, infâme, sauvage encore ?
Silence du tombeau qui ne dit plus rien encore quand la mort n’a même plus de tombeau…
Arrêtons-nous ce matin sur le silence du tombeau de l’homme Jésus mort crucifié, il y a plus de 2000 ans…
Silence du tombeau, la garde veille et dort, le monde s’enfuit.
Silence du tombeau, les femmes préparent les aromates, le cœur battant, refusant la perte de la vie.
Silence du tombeau, les disciples sont perdus, dispersés, aveuglés de non-sens, effrayés du silence.
Silence du tombeau, les larmes coulent, à flot, à sec, en rafales, incontrôlables et salutaires.
Silence du tombeau, Dieu semble absent, Dieu se tait, la Parole crucifiée descend aux enfers.
Silence du tombeau, Dieu se tait, tout se tait, les lumières ont fui, la vie échappe,
Silence du tombeau, « Laisse la mort, Adam ! » Le voile se déchire.
Silence du tombeau et pour nous ? Silence de la mort, silence de nos morts ?
Silence de nos morts, temps de la révolte, temps des larmes, temps du mémorial, temps de l’espérance…