Silence du tombeau !
« Silence du tombeau » chantons-nous dans la liturgie pour ouvrir ce jour d’absence, ce jour de descente aux enfers, ce jour sans vie, ce jour, simple lendemain de mort pour tant d’hommes et de femmes affrontés à l’irréversible, au scandale, à la mort infâme, aux persécutions sauvages.
Silence du tombeau, la garde veille et dort, le monde s’enfuit.
Silence du tombeau, les femmes préparent les aromates, le cœur battant, refusant la perte de la vie.
Silence du tombeau, les disciples sont perdus, dispersés, aveuglés de non-sens, effrayés du silence.
Silence du tombeau, les larmes coulent, à flot, à sec, en rafales, incontrôlables et salutaires.
Silence du tombeau, Dieu semble absent,
Silence du tombeau, tout se tait, les lumières ont fui, la vie échappe,
Silence du tombeau, « Laisse la mort, Adam ! »
le voile se déchire.
Silence du tombeau, et pour nous ?
Silence du tombeau, temps de la révolte, temps des larmes, temps du mémorial, temps de l’espérance…