Silence du tombeau
« Silence du tombeau » Quasi injonction surgit de la nuit. Une nuit sans visage, sans souffle, une nuit de naufrage, nuit d’obscurité totale… le Fils a rendu l’Esprit au Père, penché sur notre humanité perdue.
Silence du tombeau » Grand cri de la terre qui s’est ouverte pour recevoir le Grain tué, transpercé, tombé… Grand cri qui ouvre ce jour d’absence, ce jour de descente aux enfers, jour de larmes dans la souffrance recueillie, les mains ouvertes.
Silence du tombeau » : Immense rumeur d’aujourd’hui, tant de sang coule, tant de mains coupables, tant de coeurs perdus…
Silence du tombeau, la garde veille,
Silence du tombeau, les femmes préparent les aromates,
Silence du tombeau, les disciples sont perdus, dispersés,
Silence du tombeau, les larmes coulent…
Silence du tombeau, Le Fils mort : Dieu comme absent.
Silence du tombeau, tout se tait, les lumières ont fui, la lune et les étoiles ne brillent plus… les vents ont disparu… la création retient son souffle. Sidération, stupeur, et quelque part, dans le coeur d’une femme, Maire, attente…
Silence du tombeau, Adam s’éveille aux bruits du rideau qui se déchire…
Silence du tombeau, où sommes-nous ?
Silence au-dehors, silence au-dedans ?
Silence devant les flammes, les ruines
Ruines de chair et ruines de pierres…
La mort gît là, bien vivante encore surprenante ou attendue, pour accomplir son service : faire passer d’une rive à l’autre, de la terre au ciel.
Silence du tombeau, temps de l’espérance pour nous ?
Silence du tombeau,
Silence de la vie, prête à engloutir la mort…
Ailleurs de vie, en silence agit !