Stabat Mater
Au lendemain de la fête de la Croix Glorieuse, un nouvel arrêt « sur image« , une nouvelle pause, l’Église fait mémoire de Marie, la mère de Jésus, présente au pied de la Croix. Approchons ce mystère :
« Près de la Croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie-Madeleine. »
Trois femmes se tiennent là, au pied de la Croix.
Trois femmes ensemble, tenant debout, se tenant, se soutenant :
pour retenir la vie,
pour tenir le souffle ultime du Fils, crucifié,
pour retenir du Fils le souffle de la Vie,
pour soutenir les fils d’humanité en leur chemin de croix.
Aujourd’hui, tant de femmes se tournent vers Marie pour tenir, pour soutenir l’humanité souffrante, pour retenir ce souffle de vie à peine audible, à peine vivant !
Aujourd’hui, y-a-t-il autre réponse que de tenir là au pied de toute croix portant nos mille cris de souffrance parfois tus, cachés, honteusement ignorés ou manipulés ?
La Parole du Vivant : « J’ai vaincu le monde, n’ayez pas peur ! » ne doit-elle pas prendre chair de notre chair, là où nous sommes, tels que nous sommes ?
Peut-être saurons-nous être aussi ce disciple que Jésus aime et à qui il demande d’accueillir simplement la vie qui passe dans les vivants qui souffrent ? Tenons notre place aujourd’hui fondés, enracinés sur la Croix glorieuse, à côté de Marie, Marie-Madeleine et Marie, la femme de Cléophas.
« Voici ton fils ! » : Mère, nous le sommes,
« Voici ta mère ! » : Ami, nous le sommes,
dans ce monde qui gémit en douleurs d’enfantement !