Tais-toi !
Convoqués au silence ? (Mc 1, 2&- 28) Oui, en ce dimanche agité par le vent des élections, par la mer des contestations, au comble des interrogations d’avenir, que faire comme chrétiens qui entendons d’abord le message de Vie murmuré au matin de Pâques aux femmes arrivées de bonne heure au tombeau : « Salut ! Ne craignez pas !«
Murmure qui résonne au lever du jour dans tous les lieux de la terre qui célèbrent la Résurrection…. murmure qui enveloppe alors d’une lumière nouvelle le jour, la vie. Murmure qui se transmet et plane sur l’humanité en attente d’un miracle… mais pas de miracle !
Une Parole de Jésus au présent de notre dimanche …
« Silence, tais-toi! » Il interpelle la mer et le vent se tait… Comment entendons la voix du vent dans la mer qui s’agite ? En nous, autour de nous et par nous ?
Tout étonne dans cette rencontre, en barque, presque remplie d’eau. L’eau du baptême envahit-elle notre barque ?
Face à face entre une mer agitée par le vent et Jésus.
Ils se révèlent autre, l’un et l’autre et mutuellement.
Jésus frappe par son pouvoir, effraie par sa puissance de vie : il révèle aux pécheurs que lui, fils d’homme, a puissance sur les éléments de la création, sur les forces de destruction.. Il fait taire l’esprit comme il fait taire le vent et la mer, comme il fait taire nos pensées mauvaises. Silence qui guérit pour donner accès à l’Esprit de Dieu. Comment accueillir cette révélation dans nos vies ?
Silence révélateur de l’être profond : la peur qui anime les disciples devient interrogation qui animera leur vie.
Ils deviendront, à leur tour parole de Dieu : Dieu est puissance douce de vraie vie. L’homme a capacité, par l’Esprit et la Parole de ne plus être le jeu des esprits mauvais, des pensées dominatrices, mais le fruit de sa liberté mise en œuvre. En accueillant la puissance de Jésus, il est transfiguré.
Tais-toi !
Où résonne ce « tais-toi ! » en nous, aujourd’hui ?
En ce lieu profond de notre être habité par l’Esprit ? Demandons au Seigneur que ce silence du « Tais-toi ! » nous fasse découvrir ce lieu qui attend une délivrance, qui aspire à une libération, lieu de notre filiation divine, pur don de Dieu, lieu de la gratuité absolue que rien, ni personne ne peut arracher du cœur même de Dieu !