Tous heureux !
2 novembre : jour des morts, jour sombre pour beaucoup, jour de souvenirs qui font souvent pleurer, qui rappellent ce qui n’est plus, qui ravivent les souffrances… et pourtant.
St Ambroise a une belle audace et une foi lumineuse quand il dit que « nos morts ont été envoyés non pas loin de nous, mais avant nous – eux que la mort ne prendra pas mais que l’éternité recevra.«
A méditer en tout temps, à la lumière de la Parole de Dieu. Envoyés avant nous ?
Quelle Parole ? Jésus qui a traversé la mort et l’a vaincue une fois pour toutes ! Trop dur à croire ? Oui, trop scandaleux, trop violent, trop dans la nuit des sens. Alors cette pluie de béatitudes qu’arrose-t-elle ?
Car le programme des Béatitudes n’est pas fini apparemment, puisque la liturgie du jour en propose une autre, pour ceux qui médite Luc 12 ! Attention, beaucoup de propositions de texte pour ce jour. Nous méditons saint Luc. « Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera en train de faire son travail ! »
Jésus raconte une nouvelle parabole pour ouvrir le cœur et l’intelligence de ses disciples à l’urgence de la veille pour aborder une autre question, le retour du Maître et donc le passage par la mort : « Tenez-vous prêts, vous aussi, car le fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas.«
Nous commémorons tous les défunts, en ce jour et nous sommes donc plantés devant le plus grand des mystères : celui de la vie. Vie de sa conception à son accomplissement, mystère qui nous devance.
Oui, Mystère de la vie et non d’abord celui de la mort !
Mystère de la vie que l’on étouffe, mystère de la mort que l’on banalise,
mystère de la vie que l’on dissèque comme un objet, mystère de la mort qu’on veut oublier comme cendres au vent.
mystère de la vie à vivre en frères, mystère de la mort à accueillir en fils de Dieu.
Mystère de la vie avant mystère de la mort parce que mystère de notre souffle. Souffle qui passe, souffle qui nous dépasse vraiment. Souffle reçu, souffle un jour rendu : mystère qui nous traverse qui que nous soyons, quoi que nous fassions. Mystère qui peut encore nous essouffler ou nous couper le souffle.. et pourtant, Mystère du Souffle.
Mystère qui murmure en ce jour : « Tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Le Fils, qui désirera-t-il rencontrer ? Des serviteurs en train de l’attendre, de travailler, de veiller, et lui se ceindra pour les servir à genoux. La mort devient alors rencontre du Fils qui sert à genoux. est-ce trop audacieux ? Méditons..
Quel renversement de perspective,
par ce renversement de révélation :
Dieu Serviteur à genoux,
Passeur de tout homme, d’une rive à l’autre !