Vigilance absolue !

« Tenez-vous prêts » insiste Jésus. Impression de redite, mais non, écoutons bien.
Pierre pose une question qui arrive dont ne sait où : « Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ?« 

Pourquoi cette question ? A quoi pense Pierre quand il interroge Jésus ?
Sans doute à ces moments privilégiés au cours desquels Jésus explique à ses disciples les paraboles, leur parle du Royaume. Il leur partage le plus intime. Pierre a-t-il bien saisi l’amour de Jésus et son message, sa mission ? Pourquoi cette mise à part qui semble être une exclusion de tout le monde autre qu’eux ? Pourquoi un tel privilège ?

Jésus élargit le cercle des intimes, passe des douze aux soixante douze. Bientôt, il les enverra de par le monde entier faire de tous les hommes des baptisés. Pierre a-t-il peur ?
Pierre pose encore une question qui vient d’ailleurs, de là où nos questions jaillissent, de cet ailleurs que la Parole vient visiter, éclairer, féconder.

Un ailleurs que nous ne connaissons pas ou si mal, qui peut nous faire peur et que nous laissons en jachère,
Un ailleurs que nous refoulons, que nous voulons ignorer, cet ailleurs au fond de nous qui plonge ses racines en Dieu, là où nous sommes à son image et à sa ressemblance. Et nos questions ? Les questions en cette fin de session synodale ?

Heureuse question de Pierre qui oblige Jésus à s’expliquer, mieux à nous introduire dans son intimité : Serviteurs, nous le sommes, à son image. Il est Le Serviteur qui patiente, qui attend, qui se donne jusqu’à recevoir des coups, ce serviteur qui s’oublie, qui s’en remet au Père.
Désirons-nous vraiment le devenir, par sa puissance de vie qui nous habite déjà ?

Pour faire un pas, en tenue de service, n’hésitons pas à prier. La prière du serviteur qui attend, qui espère, qui devient frère, sœur. Prière qui apporte le bonheur : « Heureux ! »  Quel bonheur ?

Bonheur de recevoir,
bonheur de se voir confier,
bonheur d’être en capacité de répondre !
Bonheur à notre mesure !