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Soeur Marie-Bernard

Sœur Marie-Bernard (BUI Thi Kim)

a accompli sa Pâque ce dimanche 4 octobre 2015, au milieu de nous.

 

  D’origine vietnamienne, Sr Marie-Bernard est née en Chine, le 11 août 1928, alors que son père, médecin, était au service de l’armée française. Celui-ci est décédé quelques mois après sa naissance de la fièvre typhoïde, en soignant des soldats français. En reconnaissance, Sr Marie-Bernard a pu suivre toute sa scolarité dans un collège français, grâce à une bourse française, ce qui expliquait sa bonne connaissance de la culture et de la langue françaises.

  Tout en étant restée très attachée à son pays, elle disait se sentir française aussi et cherchait à toujours mieux saisir toutes les subtilités de notre langue, ce qu’elle réussissait fort bien ! Sr Marie-Bernard était la dernière d’une fratrie de 15 enfants, dont seuls 3 ont survécu. Sa mère était catholique et son père bouddhiste d’une grande famille traditionnelle.

  Suite au décès du père, la famille est retournée à Hanoï, puis a dû fuir dans le sud, à Saigon, en 1954, après les accords de Genève, face à l’arrivée des communistes.

  Très tôt, Sr Marie-Bernard a été attirée par la foi catholique. Enfant, alors qu’elle habitait près de la cathédrale de Hanoï, elle a communié en cachette pour la première fois, avant même d’être baptisée et jouait « à dire la messe » devant un petit autel confectionné par ses soins, s’attirant les moqueries de ses frères et sœurs !

  Elle demandera le baptême à l’âge de 18 ans, puis rejoindra sa sœur aînée, sur les Hauts Plateaux, à Ban Mê Thuôt, pour entrer dans la nouvelle fondation des Bénédictines de Sainte Bathilde de Vanves, le 6 octobre 1957.

  La communauté se transférera à Thu Duc, devant la menace communiste, en 1967, où elle fera profession perpétuelle le 27 octobre 1968. Venue en France en 1974, pour un temps de formation, elle ne pourra retourner dans son pays du fait de la fermeture des frontières.

Par la suite, elle choisira de fixer sa stabilité au monastère de Martigné-Briand, le 14 septembre 1986.

  Son enracinement en France a été favorisé par sa passion à travailler la terre, avec la création de multiples parterres, remplis de fleurs : elle les choisissait avec soin pour confectionner de magnifiques bouquets pour l’église.  

    Longtemps sacristine, elle savait être attentive à tous les détails pour rendre belle la liturgie. Les fleurs lui ont donné l’occasion de nouer des relations avec les gens du voisinage ; elle savait discuter avec les uns et les autres, ce qui la rendait si attachante.

   Depuis un an, la maladie l’avait rejointe ; elle l’a affrontée avec beaucoup d’abandon et de confiance, en particulier envers les soignants qu’elle accueillait toujours avec le sourire et une parole de reconnaissance.

   Et elle ne manquait jamais de leur donner le sens de son prénom vietnamien : Thi pour la marque du féminin et Kim qui veut dire « or », elle traduisait donc par « une fille en or » !

   Jusqu’au bout, elle a tenu sa place au sein de la communauté qu’elle aimait, y trouvant une simplicité qui la touchait, dans une belle réciprocité.

   Elle a été inhumée dans le cimetière du monastère à la suite de la célébration.